Les doigts plantés dans la terre sèche, les genoux à terre, c'est l'herbe blonde des plaines qui ressent ta colère. La tête baissée, les larmes aux yeux, tu n'avais rien demandé, ils t'ont fait tombé lâchement alors que tu te promenais ? Maintenant, tes doigts tremblent et tu n'attends que de les abattre un par un. Tu songes à quelques façon de les torturer, tu n'improviseras même pas. Tu prémédites ta vengeance qui tu perfectionnes lentement, en réfléchissant.
Le vent est la dernière douceur que la vie t'apporte pour mieux goûter à la haine et au carnage. Celui ci te caresse de part en part, puis tu te relèves, les herbes s'agitant autour de toi comme une danse que tu contemples pleinement. Les derniers rayons du soleil dessinent quelques taches rougeâtres dans le ciel. Ces quelques douceurs de Cania te font penser au prochain carnage alors tes pieds nus écrasent les herbes en te déplaçant comme ils écraseront bientôt le crâne de ceux que tu hais à jamais.
Ton cœur et souillé et ton amour s'éteint, tu ne demande rien d'autre que de nourrir ta haine affamée qui sans arrêt te torture pour te pousser au massacre. Alors tes pas aveugles te laissent espérer que tu retrouveras bientôt l'un d'entre eux, mais sachant qu'ils ne sont plus bien loin, tu avances encore, et malgré tes blessures. Tu montes sur un rocher, maintenant armé d'un épais morceau de bois sec que tu as ramassé, puis tu regardes à l'horizon.
Eux, ils en rient. Fiers. Ils n'ont pas pris conscience de ce que tu venais d'apprendre et autour de leur feu ils songent à continuer, sans regret.
Mais c'est eux que tu aperçois non loin, cette lumière jaunâtre que grâce à la nuit tombante, tes agresseurs ont bien fait d'allumer. Tu t'approches alors, puis caché derrière un buisson tu attends qu'un d'entre eux s'écarte. Tu seras lâche mais tu seras aussi horrible car la lâcheté se paye par l'horreur, tu viens de l'apprendre. Alors tu passeras des heures à attendre rien que pour satisfaire ton désir de vengeance.
Tu y tenais, l'un d'entre eux a fait quelques mètres pour satisfaire une autre envie. Tu le guettes, avançant lentement puis tu lance ton bras vers lui pour écraser sa tête contre l'arbre derrière lequel il était. Les autres t'ont remarqué et ils courent tous les trois vers toi alors que tu prends la hache de ta victime. Tu cries "bande de lâches".
L'un regarde ce qui est arrivé à ta première victime tandis que les deux autres sautent sur toi. Une lame taillade ta cheville alors que tu essayes d'en dégager un avec ton pied. Ton coup de hache que tu portes tout de suite après happe l'épaule d'un de tes ennemis qui se rue tout de suite par terre. Celui qui regardait ta première victime décoche une flèche et te rate tandis que l'autre s'était écarté pour ne pas se prendre de flèche. Tu cours alors vers lui mais une flèche traverse ton flanc gauche, ce qui te pousse à tomber à terre et te prendre ensuite un coup d'épée dans la tête. Tu saignes, tu souffres, mais tu te relèves - ce qui étonnes tes adversaire - et par la force de ta haine qui grandit toujours, un de tes malhabiles coup de hache déchire la cuisse de l'épéiste. Une flèche arrive dans ta jambe suivie d'un coup d'épée dans l'avant bras. tu lances ta hache qui se plante dans le ventre de l'archer puis tu rampes et boites puis fuir les coups d'épée. Tu attrapes l'arc de l'homme qui agonise, le ventre ouvert, puis tu prépares une flèche vers les deux derniers qui s'avancent lentement vers toi, l'un souffrant de l'épaule et l'autre boitant largement, la cuisse déchirée, saignant à flot. Ta flèche se plante dans un ventre, celui de l'homme qui a l'épaule happée. Puis l'autre arrive sur toi alors que tu recule faiblement, tombant ensuite par terre.
C'en est fini son épée s'est plantée dans ton ventre. Celui-ci mourra dans quelques heures mais celle-ci est la tienne. Ta haine est comblée au prix de ta vie qui celle-ci était condamnée.